Aujourd’hui, on se déplace avec de plus en plus de contraintes. Timothée Quellard, fondateur du cabinet Ekodev répond à nos questions pour réussir la mise en place de son plan de mobilité.
Il nous explique les bénéfices à en tirer et nous livre les 5 points clés pour réussir :
- L’état des lieux et la mise en place de l’équipe projet
- L’étude des usages et des comportements
- Une communication efficace sur le projet
- Un déploiement en co-construction
- Un suivi et une amélioration continue
Car bien au-delà de la contrainte législative, il y a des bénéfices économiques qui sont très nets quand on améliore son plan de mobilité. Cela concerne :
- la santé publique
- la qualité de vie au travail pour les collaborateurs et l’ensemble des parties prenantes
- le pouvoir d’achat, lorsque les collaborateurs font du covoiturage par exemple.
Pourquoi les plans de mobilité sont-ils primordiaux aujourd’hui dans le monde de l’entreprise ?
Les premiers intérêts sont des enjeux économiques. On a des déplacements de plus en plus compliqués avec de plus en plus de contraintes. Il suffit de regarder les périodes passées, ou actuelles, avec des grèves, des pénuries de carburant, d’augmentation des niveaux des rivières et ou de neige.
On a un certain nombre de moments dans l’année, surtout dans les zones urbaines, qui nous poussent à nous pencher sur le sujet de la mobilité car on a de plus en plus de mal à se déplacer.
Une autre raison aussi c’est la qualité du lieu de travail et de stress lié au déplacement. C’est un des premiers facteurs de stress pour les Franciliens.
C’est une question de bien-être au sens large et/ou de difficultés à vivre son travail au quotidien.
Au-delà de ces enjeux plus pragmatiques, il y a aussi une trame de fond sanitaire liée à l’activité de l’air. On a des pics de pollution, des réglementations qui nous poussent à agir.
La pollution de l’air est la 3e cause de mortalité évitable après le tabac et l’alcool. C’est la pollution de l’air dans les villes et pas seulement dans les zones urbaines.
Voici les 5 étapes clés pour réussir son plan de mobilité :
1. L’étude des lieux et la mise en place de l’équipe projet
Il faut commencer par travailler sur un état des lieux. C’est lui qui permet de savoir où l’on en est, ce qu’on a déjà mis en place. Cela facilite la mise en place d’une équipe projet, avec la définition de rôles et d’un rétro-planning des objectifs.
Ça peut paraître simple comme approche mais c’est essentiel de le rappeler, et surtout de le mettre en œuvre.
2. L’étude des usages et des comportements pour mettre en place son plan de mobilité
Cette étape consiste à travailler sur l’étude des usages et des comportements avec des données quantitatives et qualitatives.
Par exemple : comment viennent les collaborateurs ? Avec quels moyens de transport ?
Il faut prendre en compte le fait qu’il y a plusieurs grands types de déplacement :
- trajets domicile/travail
- déplacements quotidiens
- trajets professionnels
Sur certains projets on peut aller jusqu’à étudier les habitudes des visiteurs, des fournisseurs.
L’important c’est de regarder l’ensemble des déplacements générés directement ou indirectement par l’activité de l’entreprise.
3. Une communication efficace sur le projet
Il faut réussir à communiquer sur les bonnes actions, au bon moment, et la manière d’informer les collaborateurs de cette nouvelle alternative. Il faut que le maximum de personnes puisse changer et utiliser ces services.
Cela peut impliquer la mise en place de petits challenges, de petits jeux dans l’entreprise pour valoriser les belles performances sur ce point-là.
L’idée c’est d’essayer de mettre en place des mécanismes incitatifs qui sont à la fois des incitations qui valorisent les bonnes pratiques, et qui les récompensent également. Par exemple, aujourd’hui, certaines pratiques sont indemnisées financièrement par rapport à d’autres.
4. Un déploiement en co-construction
Une fois les actions possibles définies, il faut les prioriser et co-construire leur déploiement.
Il faut demander aux collaborateurs, aux employeurs de se mettre autour de la table pour parler et favoriser des actions.
Cela permet de co-construire une feuille de route, un déploiement d’action et de prioriser en fonction des attentes des uns et des enjeux des autres.
5. Un suivi et une amélioration continue de son plan de mobilité
Toute action mise en place doit être mesurée. Donc il faut mettre en place des indicateurs et les suivre sur le long terme moyen ou long terme.
L’idée c’est de mettre en place des indicateurs, mettre du suivi et de pouvoir valoriser ou non les bonnes actions. À l’inverse, cela permet de corriger lorsque l’on met en place des actions qui ne fonctionnent pas.
Qu’est-ce qui risque de se passer si l’on n’a pas de suivi ?
Cela peut créer 2 écueils principaux :
- la frustration
- le gâchis.
Tout d’abord, la frustration vient du fait que l’on questionne les collaborateurs, on leur propose de se pencher sur un sujet, ils attendent donc que cela bouge derrière.
Ensuite, si l’on déploie des actions, qui sont des investissements de la part de l’employeur, mais qu’elles ne sont pas utilisées par les collaborateurs, ou qu’ils n’en sont pas forcément au courant, il y a un vrai gâchis.
Quel genre de ROI peut-on attendre de la mise en place d’un plan de mobilité ?
De manière globale, le ROI est énorme. On parle souvent, pour quelques centaines de personnes dans l’entreprise, de plusieurs millions d’euros de coûts de déplacement à l’année.
C’est le 2e poste de coût des ménages aujourd’hui en France.
Pour l’employeur, il y a un vrai enjeu à réduire les coûts liés aux déplacements liés à son activité.
On peut facilement optimiser de 5%, 10% ou 15% ces coûts dans une entreprise qui n’a jamais mis en place de plan de mobilité. Il suffit de se pencher sur le sujet pour voir des points facilement optimisables.
En fonction des contextes, ça peut même aller au-delà de 5 à 15%. Parfois la flotte automobile n’a jamais été étudiée, rationalisée. Là on peut optimiser jusqu’à 50% des coûts liés aux déplacements.
Qu’est-ce qui change aujourd’hui dans la mobilité ?
On parle beaucoup plus de bouquet de mobilité, d’offre de mobilité et donc de multi-mobilité ou d’intermodalité.
On peut proposer une gamme, un bouquet d’offres différentes. C’est-à-dire une sorte de pack mobilité avec toute une série de possibilités de transports qui s’adaptent aux besoins. Cela permet d’optimiser son déplacement en fonction du contexte. Par exemple, on peut faire autrement qu’une voiture par commercial.
On peut réduire énormément les coûts d’une flotte, ou optimiser ce qui existe déjà.
Aujourd’hui, 90% du temps les voitures sont à l’arrêt et donc inutiles. Il y a un potentiel énorme sur ce poste là.
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