La filière bio – bref aperçu de la tendance mondiale
Que représente la filière bio dans le monde ? Où en sommes nous ? Chiffres et tendances.
La filière bio, où en est elle ? Il est temps de présenter en quelques chiffres et données factuelles ce que représente réellement ce que tout le monde ou presque… croit connaitre sur le sujet.
En février dernier, je suis allé à un séminaire international du bio, organisé par l’Agence Bio, invité par Didier Perreol, patron d’Ekibio, exemple d’éco entrepreneuriat, qui fait beaucoup pour développer les filières du bio en France et au delà.
Je dis bien LES filières parce qu’il y en a plusieurs comme nous allons le voir (bien au delà de l’alimentaire)… de quoi me remettre à jour sur un monde en pleine effervescence ET en pleine croissance.
Alors défrichons un peu, en commençant large, même si j’ai développé la partie « filière bio dans le monde » ici dans cet autre article. Le bio dans le monde, c‘est 44 millions d’hectares (en 2015) + la cueillette sauvage et l’apiculture, ce qui nous donne 81 millions d’hectares, en croissance chaque année. Mais vu autrement, le bio dans le monde, c’est aussi, 2,3 millions de fermiers.
Nous sommes désormais très loin d’un système de production marginal entretenu par quelques baba-cool. Les choses évoluent rapidement, le bio business monte et transforme nos modes de vie. D’où l’intérêt de faire le point ici sur la situation.
Mais revenons par chez nous. En Europe, le bio représente 25% de la surface mondiale du bio. C’est pas mal quand même. Et je ne sais pas vous, mais à moi ces chiffres font du bien, rien qu’avec ceux là.
Et heureusement, il y a encore beaucoup mieux dans ce qui suit 🙂 Le secteur du bio (au sens large) bénéficie d’une croissance à 2 chiffres.
Maintenant, en France il y a une particularité bien de chez nous. C’est la diversité des canaux de distribution…
Et on ne parle pas seulement des AMAP ou de leur équivalent en fourniture de panier de fruits et légumes en circuits court (La Ruche qui dit Oui, les jardins de Cocagne), mais aussi des marchés bio du monde entier, et bien sûr des circuits de distribution en grande et moyenne distribution.
Le nombre de producteurs augmente de 10% par an en France, pour 42 000 opérateurs bio. La filière française représente déjà plus de 100 000 équivalents temps plein.
Là aussi, des chiffres qui nous font du bien 😉 Et là encore, ce n’est pas tout ^^
La filière bio – des métiers variés
Les métiers du bio couvrent une palette bien plus large que juste la production
Oui, les métiers du bio son variés. On a bien sûr les producteur (les plus connus), mais pas seulement. Il y a aussi tous les métiers de la transformation des matières premières en produits plus élaborés. Puis on a les métiers liés à la commercialisation des produits issus des filières bio : comme les magasins bio, les chaînes de supérettes bio, les épicerie bien sûr, mais aussi les métiers de la vente, du marketing et de la communication qui vont avec. enfin, les filières bio comprennent toute une partie service, incluant la certification, l’expertise ou la recherche.
Bref, pour résumer, les métiers du bio sont répartis dans 4 grandes familles de métiers
- Fermes et production : produits maraîchers (fruits et légumes), céréaliers et issus de l’élevage.
- Transformation : en farines, jus et produits transformés de toutes sortes.
- Commercialisation : distribution, marketing, vente (épiceries, magasins bio et GMS).
- Distinguer : certification et labellisation, permettre au clients de choisir sur les bons critères, expertise et recherche…
- Éduquer : formations, promotion, sensibilisation…
- Recherche et innovation : confirmer les bénéfices liés à la santé et à l’environnement, développement de nouvelles gammes produit à l’exemple de Germline sur les graines germées.
La filière bio – ou plutôt les filières bio
Les secteurs du bio se diversifient bien au delà de l’alimentaire
Oui les filières s’organisent, se structurent et se diversifient. On a tous en tête l’idée que le bio, c’est alimentaire et voilà. Et bien non, la preuve, ça va déjà beaucoup plus loin que ça aujourd’hui.
Il existe au moins trois autres filières à très fort potentiel pour la suite : la filière cosmétiques (shampoings, crèmes de beauté… etc), la filière des produits d’entretien et celle de la mode éthique… et bien sûr, celle de l’énergie non fossile (sisisi).
Bien sûr, ces filières ont toutes dans leur ADN l’éthique du bio. C’est à dire que les produits sont fabriqués aux standards et selon le cahier des charges bio (au moins pour les matières premières), sans produits chimiques, ni pesticides. Ils sont bons pour la santé (ou neutre à minima). Et ils sont produits tout en préservant l’environnement, en favorisant la biodiversité…
Mais nous reviendrons en détails sur la liste des avantages de la filière bio un peu plus bas dans cet article, si vous le voulez bien.
Normalement aussi, devrait s’ajouter le fait que ces produits sont distribués et commercialisés au format circuits courts, localement, ce qui n’est pas toujours le cas. Et il existe là un point d’amélioration pour ceux qui exportent leur production bio un peu loin des lieux de production… to be continued ^^
Donc pour résumer, voici les 5 grandes filières du bio :
- Alimentation : fruits, légumes, céréales produits transformés, graines germées, plats préparés (mais pas trop).
- Cosmétiques : soins pour le visage ou pour le corps, shampoing…
- Produits d’entretien : pour toute la maison et même pour certains sites industriels (voir Pocheco)
- Mode éthique : pour tout ce qui est produit à base de fibre végétale, coton bio, à l’exemple de Thomas Huriez et de sa gamme de vêtements bio ET made in France commercialisés sous le nom 1083.
- Energie : Là attention, le tout n’est pas d’attribuer aux carburant les surfaces nécessaires à l’alimentation. Par contre, il reste au moins le bio gaz, produit par la fermentation de matières organiques animales ou végétales.
En France, le bio, c’est 1,3 millions d’ha, soit 5% de la SAU (Surface Agricole Utile). Cette surface a augmenté de 17% rien qu’en 2015…
La filière bio – des avantages business et beaucoup plus
Les avantages liés aux filières bio sont innombrables. Il est temps d’en faire la synthèse. J’en ai moi même découvert certains dans cette liste que je n’aurais pas soupçonné. Et pourtant ils sont d’une importance capitale.
Voici les principaux.
Et commençons par la partie business :
- Un marché en forte croissance : une croissance à 2 chiffres depuis plusieurs années et pour un bon moment, ça fait rêver non ?
- Une demande en forte croissance : la demande croît elle aussi et l’offre ne suffit pas à la satisfaire. De quoi attirer entrepreneurs et investisseurs pour un bon moment vu ses part de marché actuelles. Les clients veulent manger sain en plus grand nombre, mais pas seulement…. ils veulent aussi s’habiller, se laver, se maquiller et faire le ménage avec des produits propres, respectueux des hommes et de l’environnement (oui, les deux).
- Un potentiel de croissance colossal : avec 5% de la SAU aujourd’hui, le potentiel est énorme et nous n’en sommes qu’à des débuts très prometteurs, en particulier sur les nouvelles filières du bio, comme par exemple celle de la mode éthique où il y a presque tout à faire.
Maintenant passons aux autres avantages, tout aussi importants, car ils font cette forte demande et ils l’inscrivent dans la durée.
Appelons les les avantages extra financiers, dont voici les principaux (et pas des moindres) :
- Impact positif sur la santé : pas besoin de vous faire un dessins là dessus. Le zéro chimie (ni pesticides, ni insecticides, ni OGM, ni herbicide)… ne présente que des avantages de ce point de vue là.
- Création d’emplois en milieu rural : les filières bio permettent entre autres de repeupler des zones rurales désertées, tout en recréant du lien localement (c’est l’un des avantages du circuit court). Au delà de ça, le bio donne une possibilité très concrète de reconversion possible d’agriculteurs ou éleveurs classique en difficulté (le bio ne connait pas la crise).
- Protection de la biodiversité : et oui ! quand on arrête les pesticides, les fongicides, les herbicides et les insecticides tout pourris… le poison finit par s’en aller et les espèces animales et végétales reviennent, c’est aussi simple que ça 🙂 Au point qu’on peut constater jusqu’à plus de 400 espèces de retour dans certaines exploitations bio, en comparaison avec les exploitations intensives classiques. Et ça va bien sûr avec la protection des pollinisateurs (abeilles et compagnie…).
- Amélioration de la qualité des sols : cela va sans dire, le vivant reprend ses droits, et pas seulement au dessus de la surface. Le sol, lui aussi se met à refaire appel aux bons vieux principes du vivant.
- Gros potentiel en stockage de CO2 : Et oui les amis, et ça tombe pas forcément sous le sens. Et pourtant, les sols conduits en agriculture bio contiennent en moyenne 0,2% de carbone en plus par hectare, que dans l’agriculture conventionnelle (source : Agence Bio). Et cet argument là, il claque vous ne trouvez pas ?
- Bien être animal : là aussi on a de gros progrès à faire. Et tous les élevages bio ne se valent pas, mais certains d’entre eux ont au moins le mérite d’éviter les cages en batterie et permettent aux vaches de vivre jusqu’à 2 fois plus longtemps.
- Amélioration de la qualité de vie globalement : Avec des produits sains, des sols vivants, une plus grande bio diversité, du travail et du business pour longtemps, des entrepreneurs et des clients heureux, la vie est plutôt belle non ? Et pour couronner le tout, plus je rencontre des gens dans ces filières là, plus je trouve que l’ambiance est bonne, les gens sympas et les pieds sur terre… bref, ça fait plaisir à tous les niveaux ^^.
La filière bio – conclusions
Pour résumer, si le bio n’est pas à lui seul la solution absolue, il a le mérite de donner des solutions concrètes à beaucoup de problèmes majeurs sous lesquels notre société croule aujourd’hui.
La filière bio, ou plutôt les filières bio créent de la valeur et beaucoup de valeur pour tous. Tout d’abord de la valeur business bien sûr, mais aussi et c’est là que ça devient intéressant, une valeur extra financière considérable, qui ne saurait désormais plus être considérée comme extérieure à l’entreprise. En tout cas pas pour un Bio Entrepreneur 🙂
Pour résumer – les pistes à explorer et à mettre en oeuvre dans votre business
- Insérer votre business dans l’une des 5 grandes filières bio : les filières et les métiers sont décrits plus haut, à vous de trouver votre marché, votre niche, la filière qui vous convient.
- Innovez, développez de nouveaux produits, l’alimentation de demain : En terme d’innovation, il y a beaucoup à faire, à l’image des Jardins de Cocagne qui ouvrent un centre de R&D sur le maraîchage bio sur le plateau de Saclay ou de Germline sur les graines germées.
- Avoir recours à des fournisseurs issus du bio : A l’heure où l’on voit apparaître les restaurants d’entreprise bio, vous pourriez changer certains de vos prestataires pour des fournisseurs bio, par exemple pour vos produits d’entretien (c’est pas forcément grand, mais ça compte), mais aussi et pourquoi pas sur l’énergie ?
Vous avez la pensée bio ? Les idées sans pesticides ? Avec des apports 100% naturels et vivants ? Donnez-moi un aperçu de vos réactions juste là ci-dessous dans les commentaires 🙂
Petit échange en lien avec votre action, plasticienne j’ai réalisé une série de dessins sur le thème de la mortalité des abeilles par la pollution des substances chimiques et les pesticides utilisés dans l’agriculture. A découvrir : https://1011-art.blogspot.com/p/vous-etes-ici.html
Mais aussi, en lien direct, une réflexion sur l’utilisation des produits phytosanitaires : https://1011-art.blogspot.com/p/hommage-magritte.htm